Le jour de Pâques Daphné, notre chatte dont je vous ai souvent parlé, s’est éteinte chez le vétérinaire.
Odalisque féline au dos long et soyeux que n’aurait pas reniée Ingres, elle avait quitté la rudesse des montagnes pour une vie de princesse des mille et une nuits à Maclamod. Elle passait le plus clair de ses journées alanguie sur son coussin fétiche non loin d’une montagne de croquettes.
Élevant la paresse au rang d’art, cette esthète s’était récemment mise à la peinture. Après une carrière de modèle, il lui arrivait de traverser le jardin de sa démarche chaloupée et venait glisser une patte ou deux à l’Atelier pour y prendre des leçons, l’air de rien.
Ma Daphné tes beaux yeux doux et graves n’en finissent pas de nous fixer bien au delà de la surface du tableau, depuis le paradis des chats